Terminologie du sommeil

  • Sommeil
  • Veille
  • Hypnogramme
  • Apnées
  • Hypopnées
  • Hypoxie
  • IAH

Sommeil

Le sommeil correspond à une baisse de l’état de conscience qui sépare deux périodes d’éveil.

Il est caractérisé par une perte de la vigilance, une diminution du tonus musculaire et une conservation partielle de la perception sensitive. “Inserm”

Le sommeil est encore le seul moyen de récupérer nos capacités physiques et psychiques et il nous permet :

  1. Le maintien de la vigilance à l’état de veille,
  2. Le maintien de la température corporelle tout au long des 24 heures,
  3. La reconstitution des stocks énergétiques des cellules musculaires et nerveuses,
  4. La production d’hormones et en particulier l’hormone de croissance et la mélatonine,
  5. La régulation de fonctions telles que la glycémie,
  6. L’élimination des toxines,
  7. La stimulation des défenses immunitaires
  8. La régulation de l’humeur et de l’activation du stress,
  9. La stimulation des mécanismes d’apprentissage et de mémorisation.

Veille

Caractérise tous les moments conscients de notre vie et représente chez l’adulte près des deux tiers du temps.

Hypnogramme

Un hypnogramme est un graphique permettant de visualiser les différentes phases de sommeil et de veille. Cette courbe est réalisée par électro-encéphalographie.

Le sommeil lui-même correspond à une succession de 3 à 6 cycles successifs (petit et gros dormeurs), de 60 à 120 minutes chacun.

Un cycle est constitué d’une succession de sommeil lent et de sommeil paradoxal, correspondant chacun à une activité cérébrale différente.

Sommeil lent constitué d’une succession de sommeil léger et de sommeil profond.

  • Sommeil léger: 

Une phase de transition, il intervient après l’endormissement et avant le sommeil profond.

  • Sommeil profond: 

Le sommeil profond est caractérisé par une activité du cerveau très lente et il représente 15 à 25 % du temps de sommeil total.

Sa présence et sa quantité sont des paramètres importants et cruciaux pour déterminer si notre sommeil va être récupérateur.   

  • Sommeil paradoxal :  

Le sommeil paradoxal, connu également comme le sommeil REM, fait suite au sommeil lent et constitue le dernier stade d’un cycle du sommeil.

Le sommeil paradoxal est une phase du sommeil correspondant à une intense activité cérébrale (rêves) et il est très important pour la récupération de notre cerveau et il joue un rôle important dans la consolidation de la mémoire.

Apnées

Apnée: Une apnée est caractérisée par un arrêt du flux aérien d’une durée supérieure ou égale à 10 secondes, la reprise respiratoire coïncidant habituellement avec un éveil très bref ou l’allègement du sommeil

Apnée centrale: se caractérisent par un arrêt de la commande respiratoire. Le flux d’air nasal ou buccal ainsi que les mouvements thoraciques et abdominaux s’arrêtent.

Apnée obstructive: elles se traduisent par un arrêt du flux aérien, dû à l’obstruction des voies aériennes supérieures, avec conservation des mouvements thoraco-abdominaux qui sont alors en opposition de phase.

Apnées mixtes: associent les deux précédentes. L’apnée débute par un mécanisme central auquel succède un mécanisme obstructif.

Hypopnées

Hypopnée: se traduit par une diminution du flux respiratoire d’au moins 50 %, associée à une désaturation de l’hémoglobine en oxygène égale ou supérieure à 4%.

Hypoxie

La majorité des études revues (73%) ont considéré qu’une désaturation en oxygène de ≥ 4% était physiologiquement significative (conformément aux critères définis par l’ASSM en 2001) et donc assimilable à un événement respiratoire désaturant (apnée ou hypopnée). La SPLF retient, quant à elle, le seuil de 3% comme valeur significative de désaturation en oxygène.

IAH

Le nombre d’apnées et hypopnées par heure de sommeil constitue «l’index d’apnée hypopnée» ou «IAH», utilisé pour définir la sévérité du trouble respiratoire nocturne.

Troubles respiratoires

  • SAS
  • SOH
  • Conséquences

SAS

Le syndrome d’apnée du sommeil: 

Définition:

Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) est défini par la présence d’apnées ou d’hypopnées durant le sommeil, amenant des symptômes délétères, tels fatigue, somnolence diurne ou troubles du comportement.

Cette altération de la structure du sommeil a des conséquences neurocognitives bien démontrées comme une augmentation du temps de réaction, des troubles mnésiques et de la concentration, et une baisse de la qualité de vie. 

Prévalence:

Le syndrome d’apnée du sommeil est une pathologie fréquente dans la population. Sur la base d’études relativement anciennes, on considère qu’environ 4% des hommes et 2% des femmes d’âge moyen en souffrent. Avec l’amélioration des techniques de mesure, la fréquence de ce trouble dans la population a tendance à augmenter. 

Facteurs de risque:

Les facteurs prédisposant au développement des apnées du sommeil sont l’obésité, l’âge, le sexe masculin ainsi que la forme de la gorge et de la mandibule (rétrognathie). La prise d’alcool le soir et la position dorsale peuvent également favoriser les apnées. Les apnées du sommeil peuvent aussi survenir chez les enfants: contrairement aux adultes, elles sont dans cette classe d’âge essentiellement dues à une hypertrophie des amygdales et des végétations.

SOH

Hypoventilation alvéolaire nocturne

Le syndrome obésité-hypoventilation est l’appellation actuelle de l’ancien « syndrome de Pickwick ». Le syndrome obésité hypoventilation (SOH) est défini par l’existence d’une hypoventilation alvéolaire chronique (PaO2 < 70 mmHg, PaCO2 ≥ 45 mmHg), chez des patients obèses, ayant un index de masse corporelle > 30 kg/m2, et ne présentant pas d’affection respiratoire associée susceptible d’expliquer les perturbations gazométriques.

Conséquences du SAS

Le SAOS a également des conséquences aigues et chroniques sur le système cardiovasculaire, métabolique et neurologique :

  • une augmentation de la précharge cardiaque ainsi que de la postcharge du ventricule gauche
  • des augmentations cycliques de la tension artérielle pendant la nuit expliquerant le risque accru d’hypertension artérielle (diurne et nocturne) que l’on trouve chez ces patients
  • risque augmenté d’accident vasculaire cérébral (AVC), de mortalité post AVC 
  • insuffisance cardiaque et d’infarctus du myocarde
  • favoriser la survenue d’une intolérance au glucose et d’une résistance à l’insuline indépendamment d’autres facteurs de risques comme l’obésité, l’âge, le sexe et le tour de taille
  • il pourrait exister une association entre le SAOS et la survenue d’épilepsie nocturne

Troubles neurologiques

  • SJSR
  • Narcolepsie
  • Paralysie du sommeil
  • Insomnie
  • Hypersomnie idiopathique

SJSR

Syndrome des jambes sans repos: 

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR), ou syndrome d’impatiences musculaires de l’éveil, peut être à l’origine d’une insomnie, parfois sévère.

Les patients qui souffrent du SJSR présentent des manifestations sensitives sous forme de picotements, sensations de brûlure, fourmillements et nervosité interne, le plus souvent au niveau des jambes (parfois aussi des bras), associés à un besoin irrésistible de bouger. Ces symptômes sont plus marqués ou apparaissent exclusivement au repos, ils prédominent le soir et diminuent avec le mouvement.

Narcolepsie/Cataplexie

Il s’agit d’une maladie relativement rare (~3 personnes sur 10’000) qui survient habituellement chez les adolescents ou jeunes adultes, et se manifeste par une somnolence diurne sévère. Les personnes qui en souffrent ont un besoin impératif de dormir à plusieurs reprises pendant la journée, les siestes courtes leur permettant déjà de retrouver un bon niveau de vigilance durant quelques heures. 

Le deuxième symptôme typique de la narcolepsie est la «cataplexie». Il s’agit d’une perte de force soudaine en réponse à une émotion souvent positive (rire, surprise, chatouillement, etc.) et qui peut toucher les jambes, les bras, les muscles de la face ou même tout le corps. Cette faiblesse transitoire dure habituellement quelques secondes à une minute et n’est pas associée à un endormissement. 

Paralysie du sommeil

L’immobilité corporelle est une des caractéristiques comportementales du sommeil. On regroupe sous le nom de parasomnies un groupe d’affections qui se caractérisent par des comportements anormaux et des expériences indésirables se produisant à l’endormissement ou pendant le sommeil. 

Certaines de ces parasomnies sont très fréquentes, en particulier pendant l’enfance: elles sont donc considérées comme des phénomènes quasi normaux. Mais elles peuvent parfois être sources de stress et de préoccupation, causer des blessures ou perturber la qualité du sommeil.

Classifications:

On classifie les parasomnies selon la phase de sommeil pendant laquelle elles surviennent:

  • Les parasomnies du sommeil lent profond comprennent les éveils confusionnels, les terreurs nocturnes et le somnambulisme.
  • Les parasomnies associées au sommeil paradoxal incluent les cauchemars, les paralysies du sommeil et le trouble du comportement en sommeil paradoxal.
  • Parmi les autres parasomnies figurent l’énurésie (le fait d’uriner involontairement), la cathathrénie (gémissements expiratoires), les hallucinations hypnagogiques (à l’endormissement) ou hypnapompiques (au réveil) et les troubles alimentaires liés au sommeil.

Insomnie

L’insomnie correspond à un sommeil perçu comme difficile à obtenir, insuffisant, ou non-récupérateur qui s’accompagne de perturbations diurnes, telles que fatigue, somnolence, troubles de la mémoire, de la concentration ou de l’humeur. 

L’insomnie est extrêmement fréquente: on considère qu’un tiers de la population dort mal, et que 10% des adultes ont recours à la prise de médicaments pour dormir, ponctuellement ou de façon quotidienne.

Classifications:

Insomnie primaire et secondaire

On distingue différentes formes d’insomnies selon leur durée d’évolution et leur association ou non à d’autres maladies. On différencie en effet l’insomnie occasionnelle (aiguë) et de courte durée de l’insomnie chronique. Si l’insomnie est due ou associée avec une autre maladie, on parle d’insomnie secondaire. L’insomnie est un symptôme rencontré dans de nombreuses pathologies médicales, psychiatriques et neurologiques. Elle peut être aussi secondaire à des facteurs non spécifiques, tels que les douleurs, la fièvre, les difficultés respiratoires ou la prise de certains médicaments.

Hypersomnie idiopathique

Il s’agit d’une maladie rare, dont l’origine est inconnue et la fréquence encore mal définie. Les personnes qui en souffrent ont un sommeil nocturne très solide (peu de réveils nocturnes) et de très longue durée, avec un réveil matinal souvent extrêmement laborieux. 

Malgré un sommeil nocturne continu et très long, les personnes qui souffrent d’hypersomnie idiopathique se plaignent d’une importante somnolence pendant la journée. Elles éprouvent souvent le besoin de faire des siestes qui sont longues avec un réveil difficile. Le besoin de sommeil dépasse par définition 10h par jour en l’absence de privation de sommeil préalable ou d’autre maladie du sommeil. 

Il existe une autre forme d’hypersomnie idiopathique pendant laquelle le sommeil nocturne n’est pas prolongé mais qui est associée avec un besoin impératif de longues siestes pendant la journée